S.O du tournoi - RG - Interview - Match vs Nicolas Almagro

 

 

Simply the best !
 
Rafael Nadal

 

Interview de Rafael NADAL

 

R. Nadal/N. Almagro

7-6    6-2  6-3

 

 

Q. Rafa, peut-on dire qu'aujourd'hui, c'était le premier vrai test du tournoi, c'était un match intéressant ?

R. Le test, c'est chaque jour. Si le numéro 14 ou 15 au monde n'est pas un test, alors je ne sais pas ce qu'est un test. Le match n'a pas été si difficile que ça. Le vrai test, pour moi, c'était avant le match, parce qu'il a joué au meilleur niveau, c'est un grand spécialiste de terre. Et puis, j'ai gagné avec un résultat confortable. Aujourd'hui, c'est un test, c'est un quart de finale, et donc de toute façon, c'est un match difficile, on joue contre l'un des meilleurs joueurs au monde, et surtout, l'un des meilleurs joueurs au monde sur cette surface.

Et bien entendu, on ne peut pas s'attendre à gagner un match facile sur un quart de finale d'un Grand Chelem à Roland Garros. C'était donc un match difficile, mais je suis passé et je suis heureux.

 

Q. Bonjour Rafa, au troisième set, Almagro tapait très bien dans la balle, il était proche du break.

R. Au troisième... ?

 

Q. Oui, au troisième, qu'est-ce qui vous est  passé par la tête, à ce moment-là ?

R. J'ai attendu ma chance. C'est vrai qu'au troisième set, il a eu des chances, il a eu de très, très beaux moments. Il a tapé très fort dans la balle. À 1-0, j'ai fait quelques points. À 3-2, j'ai eu un point de break. À 4-3, j'ai finalement conclu le break. Donc moi aussi j'ai eu mes chances. Mais c'est vrai qu'il a eu des chances, de belles chances. Mais aujourd'hui, mon service a très bien fonctionné. Il est vraiment bien passé.

Il a fait une erreur sur son coup droit, une grosse erreur. C'était un point décisif. Il a essayé de renvoyer, et là, à mon avis, il a fait une erreur. À ce moment-là, je menais 2 sets 0. J'ai attendu le bon moment, j'ai commencé à jouer agressif dès que ça a été possible. Évidemment, c'est très difficile de jouer agressif contre un joueur qui vous renvoie la balle aussi fort avec autant de puissance.

Mais j'ai saisi ma chance dès qu'elle s'est présentée. J'ai bien joué. J'avais un bon mental au troisième set, et c'était important également.

 

Q. Rafa, avez-vous regardé les matches de Djokovic et de Federer hier, et qu'en avez-vous pensé ?

R. Oui, j'ai regardé le premier, 2 sets, et le deuxième set de Federer. Ensuite, je suis rentré à l'hôtel, et à la télé, j'ai regardé le match Tsonga/ Djokovic. Sur France 2, ils n'ont pas retransmis le match de Federer !

(Rires.)

J'ai donc regardé le match Tsonga/Djokovic, qui était un très beau match à regarder.

J'ai trouvé que Tsonga a joué d'une manière fantastique. Il a manqué de chance, mais de mon point de vue, il a fait 2 erreurs sur des balles de match, des balles de match très importantes.

La première, sur le passing-shot, sur son revers. À mon avis, il a frappé au plus mauvais endroit... Sa chance était de jouer non pas sur le revers mais sur le coup droit.

Bref, c'était difficile. Il a joué, et c'est allé dans le filet.

Ce n'était vraissemblablement pas la balle qu'il fallait jouer, mais c'est le jeu, c'est le sport... Il fallait bien qu'il y ait un des 2 qui gagne. Djokovic s'est battu, il a très bien servi, a su rester concentré. Ça aurait pu être l'un ou l'autre, mais en fin de course, ça a été Novak.

 

Q. Un mot à propos de David Ferrer. Il est en train de jouer, mais si vous le rencontrez en demi-finale, qu'est-ce qui pourrait dans son jeu vous ennuyer ? Pourrait-il être plus difficile à jouer que Nicolas aujourd'hui ?

R. On a déjà joué ensemble à de nombreuses reprises. Son jeu est difficile pour tout le monde, sur toute surface, et en particulier sur la terre. C'est un athlète complet, il est très difficile à jouer. Il a un déplacement extraordinaire. Il est sans doute le meilleur du monde, il est capable de renvoyer très fort, et avec beaucoup de puissance, à plusieurs reprises. Si je dois jouer contre lui, eh bien ce sera un match très dur. J'ai vécu les deux sets les plus difficiles contre lui à Barcelone,  j'ai réussi à gagner mais c'était très dur. Mais encore une fois, n'oubliez pas, ce seront les demi-finales de Roland Garros, et donc, contre qui vous allez jouer ? Évidemment, on va jouer contre les meilleurs du monde ! Et pour atteindre la finale d'un tel tournoi, il faut jouer son meilleur tennis. Si je veux atteindre la finale, le seul moyen que j'ai, c'est de  jouer mon meilleur tennis, et d’être agressif. C'est comme ça que j'atteindrai la finale.

 

Q. Une petite question sur le match de Tsonga/Djokovic. Tsonga a raté un coup droit, mais Djokovic a été très fort sur les balles de match. Avez-vous pensé à ce qui permet de réaliser un tel exploit ? Est-ce le calme, la confiance en soi ? Est-ce l'expérience ? Qu'est-ce qui permet à un joueur de sortir des coups comme ça à des moments pareils ?

R. Ça, on pourrait parler de ça pendant des heures... Mais encore une fois, c'est le feeling ! Il faut avoir du courage pour le faire à ce moment-là, mais je ne sais pas pourquoi, mais les meilleurs joueurs du monde sont capables de jouer très bien, que ce soit contre le numéro 2, le numéro 15, le numéro 30 ou le numéro 50. Alors s'il vous plaît, ne parlons pas de ce moment-là. Parce que là, sur cette balle-là, il y a eu un petit peu de chance, un petit peu de plein de choses.

C'est comme quand on parle de Djokovic à la demi-finale de l'US Open l'année dernière contre Federer : il a eu du courage de jouer cette balle, d'accord… Peut-être a-t-il eu du courage, mais peut-être était-il complètement fou...! Il y a un petit peu de chance, un petit peu de confiance, un petit peu du fait qu'il est bon... Mais aujourd'hui, on ne peut pas reparler de ce moment-là précis, parce que c'est une situation très limite, et n'importe quoi peut se produire.

Il a très bien fait, mais le premier coup droit qu'il a tapé sur le revers de Jo était pratiquement sur la ligne. Et un joueur comme Novak se crée plus de possibilités pour sauver des matches difficiles comme hier, quand il est dans une situation difficile, parce que c'est un  battant. Il ramène la balle dans le court, et il met la pression constamment sur l'autre joueur. Un autre joueur contre un Tsonga  aussi inspiré qu'il était hier devant son public, un Tsonga qui jouait aussi bien qu'hier, n'aurait peut-être pas pu passer ce match... D'un autre côté, c'est aussi pour ça qu'il est numéro 1 au monde.

 

Q. Rafa, tu as dit qu'il y a des petits records et des grands records à battre. Tu as 7 demi-finales, comme Federer. Et si c'était vous deux, plus un troisième. Est-ce que tu veux qu'on prenne un pari ?

R. Attends, moi je n'ai pas bien compris, peux-tu répéter ta question ?

 

Q. Je dis que toi et Federer avez  atteint 7 fois les demi-finales à Roland Garros, plus un troisième joueur. Qui peut être le troisième joueur ? As-tu une idée ?

R. Je ne sais pas, Borg a gagné à 6 reprises, mais il me semble qu'il a perdu contre Panetta...

 

Q. Une question de vos fans, et on s'éloigne du tennis... Il semblerait que tu sois un grand fan de pêche à la ligne, et on voudrait savoir quel  est le plus gros poisson que tu aies péché, et est-ce qu'il t'a fait peur ?

R. Vous allez être déçu, mais non, je ne suis pas un grand fan de pêche... Quand je vais pêcher, je vais avec un copain qui sait exactement ce qu'il faut faire. Quand j'ai un petit peu de temps, et quand j'ai des vacances, je vais pêcher. Mais vous savez, le problème avec la pêche, il n'y en a qu'un seul en fait, c'est qu'il faut se lever tôt le matin ! Et ce n'est pas parce que je n'aime pas me lever tôt le matin, j'adore me lever tôt le matin, et j'adore aller pêcher, mais le problème est que je m'entraîne le matin... Et ça, mon oncle ne serait pas ravi si je lui disais, eh bien, je vais m'entraîner cette après-midi parce que ce matin, je vais à la pêche ! C'est là le problème.

 

Q. Bonjour, jusqu'à maintenant, ton service t’a fait défaut une seule fois. Tu as sauvé un certain nombre de situations difficiles, aujourd'hui 4. Je pense que tu gagnes de plus en plus de confiance.

R. En fait, il faut voir la réalité en face. Ne pas perdre de set, ne pas perdre son service et ne pas être breaké, ça relève du miracle, ce n'est pas possible, il faut voir la réalité en face. Dans tous les tournois où j'ai réussi à arriver en quarts de finale ou à des tours assez avancés dans le tournoi, c’est que mon service a été très, très bon. Parfois, il y a des matches que tu arrives à retourner. C'est vrai que mon service marche bien. J'ai réussi à retourner le match, à Monte Carlo ou à Barcelone, à Rome j'ai perdu mon service, mais en fait très peu de fois... Voilà, je pense qu'il faut être constant, mais il est vrai que le dernier tour, j'avais un meilleur service, c'est vrai. Je pense que j'ai bien servi, j'ai mieux servi. Mais les premiers tours ici n'étaient pas du tout bien, en fait. Je faisais quelques erreurs, j'étais surtout concentré sur le fond de court.

Aujourd'hui, j'ai réussi à gagner les points difficiles, et en plus, j'ai fait des points. Si tu as un bon service, qui te fait gagner des points, donc des services gagnants, c'est parfait ! Pour l'instant, tout va bien.

 

Q. Rafa, en 2010, le match quart de finale contre Almagro, est-ce que cela t'a fait penser à ce match-là, ou bien, est-ce un match où Nicolas a mieux joué ? Qu'en penses-tu ? Comment peux-tu le comparer ?

R. En fait, ce n'est pas un match dont j'ai vraiment souvenir, c'était 7-6, 7-6, 6-3, l'année dernière. En tous les cas, je pense que la dernière fois, il est vrai qu'il a été meilleur que moi.

Lors du tie-break, je me rappelle que j'ai bien joué. J'étais agressif. Mais au troisième set, c'était plus clair. Mais c'est vrai qu'au début du match, il jouait vraiment très bien, il avait des services exceptionnels. Je pense qu'à la fin du troisième set, je commençais à mieux jouer. Je commençais à mieux contrôler mon déplacement sur le court. Et le deuxième set a été similaire, comme cette fois-ci, 6-3... Il est vrai que cette fois-ci, il a frappé très fort, il a vraiment tenu le coup. Il a bien joué. Il a dû tenir le coup, lorsqu’on était à 3-2, il a fait un retour magnifique. Bref, j'ai fait quelques petites erreurs, je pense que c'est la seule erreur que j'ai commise en termes de placement.

Par ailleurs, non, je pense que j'ai bien servi, un bon coup droit. J'ai tout donné en fait ! J'ai bien joué lorsqu'il fallait que je sauve le jeu, et lorsque j'ai pu attaquer, je l'ai attaqué.

 

Q. Tu es déjà en demi-finale. Tu sais bien que Djokovic a souffert un peu contre Seppi. Crois-tu que cela peut te servir quelque part, ainsi que le match de Federer, qui a été long ?

R. Non, franchement, il n'y a aucune influence. Ils auront 2 jours de repos, et donc ils seront en forme... Il est vrai que contre Del Potro, c'était très bizarre comme match. En fait, je n'ai pas vu le match. J'ai regardé l'autre match. Mais après avoir vu ce que j'ai vu, j'étais très surpris, les 6-2, 6-0, de Del Potro/Federer. Je n'ai pas bien compris ce qui s'est passé lors de ces matches-là.

Avec 2 jours de repos, je pense que d'un point de vue physique, ils n'auront aucun problème.

 

Q. Les 8 matches contre Almagro, tu as eu 5 tie-break, et les 5 tie-break, c'est toi qui as gagné. Lorsque les choses se décident à très peu de points, c'est toi qui fais la différence, et voilà pourquoi tu as de très bonnes statistiques. Qu'en penses-tu ?

R. Eh bien, oui et non... Les matches ne se décident pas tous forcément lors d'un moment précis, dans tous les cas, je ne me rappelle pas, je n'ai pas en-tête tous les résultats, mais le fait que ce sont à chaque fois les tie-breaks... A Madrid, le match, lorsqu'il menait le set, avec une balle de break... Pour les autres, il y a eu également des tie-breaks... Trois tie-breaks, lors des 3 derniers matches, joués  ici, peut-être, les autres c'était lors de l'US Open... Ah oui, Bercy, il a failli gagner, c'est vrai, 40-0, alors qu'il servait...

Oui, bon... C'est vrai ! Mais c'est un court complètement différent. C'était à la fin de 2009, lorsque je n'allais pas très bien. Je pense que ce sont les demi-finales que j'ai bien méritées. j'avais très mal joué pendant ces tournois-là.

Après, j’ai joué contre Robredo, je me rappelle très bien. Un vrai match serré, c'était Madrid et puis Paris, j'ai eu de la chance, c'est sûr.

Gagné des tie-breaks ou pas, on ne peut pas dire non plus que ce soit peu de points... On parle des cinq sets... Et lors des 3 derniers matches, j'ai gagné en 3 sets, sauf un autre qui me vient en tête, qui était très serré... Mais bon, parfois, tu peux perdre un set, puis les choses se compliquent, tu peux perdre confiance.

On pourrait en parler durant une heure si vous voulez ! J'ai eu un petit peu de chance... Le plus important, c'est que j'arrive en demi-finale.

 

Q. Je vais te poser la question sur David Ferrer. Il mène 5-3 au troisième set. Tu as souvent dit qu'il méritait mieux que ses résultats... Qu'en penses-tu ?

R. Eh bien, j'espère qu'il n'aille pas non plus trop loin tout de même !

(Rires.)

Mais bien sûr, c'est un joueur qui mérite énormément. J'ai toujours dit qu'il est très méritant. C'est un joueur, mis à part le fait que je m'entende très bien avec lui, il a un niveau impressionnant, son tennis est impressionnant. Il est très régulier, il a des résultats exceptionnels. Il est très régulier, depuis déjà beaucoup d'années en fait.

Il a fait une saison sur terre battue magnifique, mis à part à Monte Carlo, où il était un petit peu fatigué. Il a joué la Coupe Davis, Barcelone, on va exclure également le quart de finale Madrid, et les demi-finales à Rome... Tout cela avec un niveau extrêmement élevé de tennis. Il a seulement perdu contre moi à Barcelone et à Rome, lors d'un match extrêmement serré. Je pense qu'il a été en quarts de finale à Miami, si je me rappelle bien, contre Djokovic.

En fait, il perd seulement contre les meilleurs du monde ! Il a tout de même gagné parfois aussi, mais je pense que j'aimerais bien que Ferrer puisse gagner non seulement ici, mais bien sûr à Barcelone, d'autres tournois. De toute façon, il a déjà beaucoup de tournois dans son palmarès. J'espère qu'il ne gagnera pas ici, ça c'est sûr ! Je ne vais pas dire le contraire !

 

Q. Et l'autre demi-finale, au vu du niveau de Federer et Djokovic, penses-tu que Federer a plus de possibilités de gagner que toi par rapport à l'année dernière ?

R. Je ne sais pas... Je n'en sais rien. Cela dépend des sensations personnelles. Je ne sais pas quelles sont ses sensations actuellement. Je ne sais pas comment Djokovic se sent. S'il se sent en confiance ou non... C'est toute une série de facteurs, le mental, etc. Je ne sais pas qui va gagner, c'est celui qui jouera le mieux après-demain, telle est la réalité. On ne peut l'analyser d'une autre façon. Ce sont des matches où les meilleurs du monde se tiennent à peu de choses près. On ne peut pas faire de pronostics. Qui aurait pu dire que l'année dernière, Federer battrait Djokovic... C'est un sport où l'on ne peut pas vraiment prédire. À un certain niveau, c'est impossible.

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S
<br /> En fait, il réfléchit pendant qu'il joue...prodigieux, no ?<br />
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M
<br /> <br />
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L
<br />  <br /> <br /> <br /> Miroir ! Oh mon miroir ! Dis-moi qui va gagner le tournoi !!!<br /> <br /> <br /> Rhoo, quelles questions saugrenues ! <br />
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